Pour ceux en qui brûlait encore la flamme des temps apostoliques, fidèles au souvenir de la perfection des jours anciens, ils quittèrent les cités, et la compagnie de ceux qui croyaient licite pour soi ou pour l’Eglise de Dieu la négligence d’une vie relâchée. Etablis aux alentours des villes, en des lieux écartés, ils se mirent à pratiquer privément et pour leur propre compte les règles qu’ils se rappelaient avoir été posées par les Apôtres pour tout le corps de l’Eglise. Ainsi prit corps l’observance dont nous parlons des disciples qui s’étaient retirés de la contagion du grand nombre. Peu à peu, le progrès du temps les constitua en catégorie séparée des autres fidèles. Comme ils s’abstenaient du mariage, et se tenaient à l’écart de leurs parents et de la vie du siècle, on les appela moines ou « solitaires » en raison de l’austérité de cette vie sans famille et solitaire. Puis, les communautés qu’ils formaient leur firent donner le nom de cénobites , et à leurs cellules et logis, celui de maisons de cénobites.