La déclaration du président de la Commission
européenne Jean-Claude Juncker, jeudi 19 novembre,
est assez révélatrice de la tentation qui peut exister chez les promoteurs des politiques d’austérité de
s’emparer du moment présent pour accentuer leurs
propositions. Quand il suggère que les « dépenses
de sécurité de la France [soient] exclues des
calculs entrant dans le champ des règles de l’Union
européenne sur les déficits », il dit la même chose
que Hollande quelques jours auparavant (« Le pacte
de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité » ). Et
tous deux admettent donc que ce qui était jusqu’ici
un horizon indépassable (les déficits) ne l’est plus
quand il s’agit des dépenses liées à la police ou à
l’armée. Mais pas quand il s’agirait de mettre en œuvre
des politiques de relance ou d’investissements, de
défendre la protection sociale ou les services publics…