La sensibilité écologique a connu au cours des dernières années une spectaculaire extension. Alors qu'il y a vingt ans à peine, elle paraissait être l'apanage de ceux que l'on appelait les "enfants gâtés" de la croissance, tout le monde ou presque se déclare aujourd'hui écologiste. Ou, au moins, prêt à prendre au sérieux la question de la protection de la nature, devenue "patrimoine commun" de l'humanité. Le phénomène est mondial, mais particulièrement net chez les Occidentaux, convaincus d'être menacés par les catastrophes écologiques, persuadés des dangers qui pèsent sur la planète et préoccupés par le monde qu'ils laisseront aux générations futures. Le consensus écologique concerne désormais de larges fractions de la population. Tous ceux qui font de la politique se disent "verts", les scientifiques veulent protéger la Terre, les industriels vendre du propre, les consommateurs commencer à modifier leurs comportements et les gens d"fendre leur cadre de vie.