Mais après la mort des Apôtres, la foule des croyants commença de se refroidir, celle-là surtout qui affluait du dehors de la foi du Christ, de tant de peuple divers. Par égard pour la foi encore bégayante et leur paganisme invétéré, les Apôtres ne demandaient rien de plus aux gentils que de s’abstenir des viandes offertes aux idoles, de l’impureté, de la chair étouffée et du sang (Actes 15.20). Cette liberté qu’on leur accordait par condescendance pour la faiblesse de la foi naissante, ne laissa pas contaminer insensiblement de la perfection de l’Eglise de Jérusalem. Le nombre des recrues s’augmentant chaque jour, tant du judaïsme que de la gentilité, la ferveur de la foi primitive se perdit. Ce ne fut pas seulement la foule des prosélytes que l’on vit se relâcher de l’antique austérité, mais jusqu’aux chefs de l’Eglise. Plusieurs, estimant licite pour eux-mêmes la concession faite à la faiblesse des gentils, se persuadèrent qu’il n’y avait aucun détriment à garder biens et fortune, tout en confessant la foi du Christ.